Après 3 jours de mariage, on se remet en route. La sortie des collines est plutôt difficile: les chemins se perdent dans les pâturages. On se retrouve à passer des rivières à gué, à grimper des côtes escarpées, traverser des champs de maïs…
Finalement, nous sommes arrivés à un sommet au pied duquel s’étendent plusieurs lacs en enfilade, longés par un de ces serpents grisâtres peuplés de monstres hurlants. Ce que je craignais n’a pas tardé à se réaliser: nous sommes en train de marcher sur le serpent gris ! Un monstre nous a foncé dessus en rugissant, Ferenc était par terre et moi je suis parti au galop, le monstre me traquant sans répit. Il m’a dépassé sans m’agresser, mais d’autres sont apparus. J’ai alors traversé, car cela semblait plus calme en face. Un des bolides s’est arrêté; j’ai fait demi-tour et aperçu Ferenc qui me faisait signe. Je l’ai rejoint et nous avons continué un moment le long de cette route horrible, jusqu’à traverser un pont. Nous l’avons enfin quittée pour retrouver nos bons vieux chemins de terre.
Le soleil tapait fort, mais la pause a été courte.
Les chemins de terre ne convenaient plus à Ferenc. Fixé sur une petite boîte accroché à son cou, il nous trace un chemin à travers des champs moissonnés, à zigzaguer entre les champs de maïs. Finalement, nous retrouvons un bon vieux chemin de terre qui nous amène à un petit village, alors que le soleil est déjà bas sur l’horizon.
Ferenc parlemente avec plusieurs personnes. Une porte s’ouvre, nous entrons dans un terrain où il me décharge. Le pieu en fer est planté en terre, la corde attachée un peu courte pour mon goût. Mais arrive bientôt de l’eau, une cargaison de luzerne, un tas de foin, de l’herbe fraîchement coupée, quelques épis de maïs. De quoi se refaire une santé, pendant que Ferenc disparaît avec les bipèdes.
Il revient pour dormir par terre, non loin de moi.
Aux premières lueurs, nous sommes repartis pour une longue chevauchée dans un enchevêtrement de petites collines. Des chiens de bergers nous ont chargés, trois gros et quatre petits. Ils aboyaient comme des forcenés et essayaient de mordre les mollets de Ferenc. Je suis partis au galop et Ferenc les a dispersés avec son fouet. Plus de bruit que de mal et beaucoup de dents, sans sang. Heureusement pour eux, ils n’ont pas essayé de me mordre: je leur aurai fracassé le crâne !
En fin de journée, nous traversons une petite ville. A la sortie, on se fait héler par toute une famille rassemblée dans le jardin. Ça cause beaucoup, mais je ne reçois rien, à part quelques herbes broutées ça et là! La discussion est bien plus longue que la veille, mais finalement, un portail s’ouvre et Ferenc dépose toutes les affaires dans une moitié de chariot, m’attache à l’autre bout, qui se fait bientôt remplir de foin, de luzerne et de farine de maïs.
Ferenc se lave, alors que je me restaure, puis il disparaît. Je l’entends un peu plus loin faire de la musique et chanter. Beaucoup de monde dans les alentours, un cochon, des poules, plusieurs chevaux attachés un peu plus haut.
Il finit par revenir chanter quelques chansons par ici avant de se faire avaler par la maison.
A l’aube, nous repartons pour une belle journée, nuageuse à souhait. Grâce à cette température agréable, nous avançons vite et loin. Quelques chiens tentent à nouveau une attaque en règle, mais quelques coups de fouet et un petit galop règlent rapidement la situation.
Après la pause de l’après-midi, nous faisons une petite route et sommes rejoints par un bolide qui s’arrête près de nous pour cracher un bipède. Ferenc et lui sont tout contents de se revoir. Nous cheminons un moment à 3, jusqu’à croiser un berger qui nous explique le chemin.
Nous continuons les deux, gravissons une pente abrupte, sans chemin, pour en trouver un autre peu après le passage du sommet. Une descente bien désagréable qui débouche finalement sur un entremêlement de petites maisons mal entretenues, l’herbe jonchée de détritus. Nous croisons quelqu’un qui nous fait descendre pour arriver dans son jardin, nous ouvre son portail et nous voilà encore une fois sur un serpent gris.
La fin de la journée est plutôt maussade: des maisons partout, une route qui me semble interminable à trottiner sur le bas-côté.. Nous finissons par arriver dans une grande maison où j’ai droit à un grand box avec de l’avoine et du foin.
Ferenc disparaît avec Cristian dans le bolide. Je passe la nuit là-dedans, avec d’autres chevaux tout près, mais hors de portée. Au matin, la porte s’ouvre et l’on m’emmène dans un pâturage où je peux brouter toute la journée.
Alors que je viens de rentrer au box, Ferenc arrive avec toute une équipe. On sort faire des petits tours à côté du manège.




























