Chouette matinée à trottiner sur des chemins herbeux. Brusquement, Sonya et Flora s’arrêtent. Son paquetage lui est enlevé, mais non le mien. Suspect tout ça !
J’avais raison de me méfier. Ferenc et moi continuons, mais sans les autres. Je hennis tant que faire se peut, mais Ferenc est aussi intraitable que moi au bac. Nous traversons un pont au trot, Ferenc courant devant. Je jette de nombreux coups d’œil derrière, essayant de lui faire comprendre qu’on ne peut pas les laisser là. Mais Ferenc ne veut rien savoir. A chaque fois qu’il monte, j’en profite pour me retourner et partir sur nos traces.
Rien n’y fait.
Après une petite avance, Ferenc m’attache à un arbre et part explorer une ferme. Il revient bientôt pour me décharger, me donner de l’eau et me montrer un chouette coin où manger.
Après la pause , nous faisons un bout de trot, un peu de marche avec Ferenc à pied devant, et on recommence.
Le soir, on s’arrête au bord du Kőrős au cours tranquille. Tout a l’air bien. Ferenc se déshabille et se lave pendant que je pais.
Aux derniers rayons de soleil, Ferenc se prépare de quoi brouter. Le paradis se transforme bientôt en enfer. Des moustiques jaillissent de partout, avides de sang chaud. Ils se précipitent sur moi. Quand je cours en tous sens, ils ne peuvent se poser. Mais dès que je m’arrête, ils recommencent.
Ferenc aussi se fait dévorer. Il déplace les affaires et nous éloigne de la rivière, par deux fois, mais peine perdue. Les moustiques ont trouvé de quoi bouffer et ils ne sont pas près de nous lâcher.
Ferenc se planque dans un sac et je ne vois de lui qu’un long boudin qui s’agite parfois.
Moi, je tourne autour de mon arbre, encore et encore. Je broute un peu et recommence a tourner.
A l’aube, je n’ai plus beaucoup de mobilité à cause de la corde qui entoure le tronc d’arbre. A force de tirer, je parviens à me libérer de mon licol et suis libre comme l’air !
Youhou !
Je pars au galop pour me débarrasser des derniers moustiques et ne m’arrête qu’au premier champ de luzerne. Je continue ensuite au petit trot pour retrouver Sonya, attachée à son piquet. Plusieurs véhicules me passent à coté. Ces bipèdes-là ne me plaisent pas du tout. Un drôle d’air lorsqu’ils me regardent. En tout cas, ils peuvent toujours courir pour m’attraper!
Un autre bolide me dépasse sur le chemin de terre et Ferenc en sort. Interloqué, je ne bouge pas une oreille lorsqu’il s’approche de moi et me passe à nouveau le licol. Après avoir bu un coup, on se remet en route.















