L’automne passé, alors que je broutais avec mes semblables; j’ai vu András arriver, accompagné d’un bipède près de deux fois plus grand que lui, avec de longs cheveux et une barbe tirant sur le roux. Cela fait des lunes et des lunes que personne n’était venu me chercher, aussi j’ai commencé par les faire courir un peu. Mais je connais bien András, et je me suis laissé approcher.
Dès que la bride était installée, le grand l’a prise en main et m’a emmené faire un petit tour en courant. Nous sommes allés vers la ferme et avons passé plusieurs jours à faire des balades dans le grand pré autour des bâtiments. Chaque fois que je voulais aller plus vite, le barbu m’en empêchait. J’ai rapidement compris pourquoi: il ne ne savait pas comment rester sur mon dos en cas d’accélération et risquait de tomber par terre.
Nous avons passé de longs moments ensemble. Il m’emmenait brouter de l’herbe bien verte et me jouait de la flûte ou me chantait des chansons. Puis, il est parti quelques semaines pour revenir un peu plus aguerri. Il tenait beaucoup mieux son assiette et pouvait tenir un trot peu rapide.
Il m’a dit s’appeler Ferenc. Il doit revenir cet hiver…
