Chroniques de Bátor 6: Le bac.

Cette fois-ci, on dirait qu’ils ont compris: le soleil n’est pas encore levé qu’ils sont déjà en train de se préparer et lorsque le soleil rougeoie, nous sommes en route. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer !
La matinée est plutôt sympa, avec un long bout à l’ombre en forêt et une petite heure de trot pour arriver dans un village, où nos prédateurs préférés s’arrêtent pour nous donner à boire et aller se chercher de quoi brouter. Nous venons à peine de nous remettre en route quand nous croisons un duo, dont un homme qui ressemble à Ferenc avec 2o ans de plus.
Et changement de direction.
Nous faisons quelques kilomètres pour passer l’après-midi à manger peinard, à l’ombre. Le soir, nous ne bougeons pas non plus. Sonya est ravie. Elle en a marre de se faire tirer sur la longe pendant les sessions de marche. Ce n’est pourtant pas de sa faute si elle a des petites pattes et ne peut suivre mon rythme. Mais à force de tirer sur la corde, Flora lui a fait une petite blessure. Trois fois rien, mais mieux vaut qu’elle se referme de suite que de continuer et de l’aggraver.
Pour la nuit, ils nous rapprochent d’eux.

IMGP0140

Le lendemain, de nouveau départ avant l’aube. Nous faisons une belle tirée, à trotter le long de petites routes désertées. Brusquement, la route s’arrête et plonge dans l’eau. Pratique pour boire.
En revanche, pour continuer, c’est plus compliqué. Nous attendons un moment puis arrive une énorme machine bruyante et puante où grimpent nombre d’autres petits bolides. Sonya y monte aussi.
Mais moi, pas question. Je refuse de mettre un sabot sur ce rafiot dégueulasse. Et rien ne me fera changer d’avis. Ferenc a beau me parler doucement dans l’oreille, tirer sur la corde, me frapper les fesses avec, me faire tourner dans tous les sens, me bander les yeux, rien n’y fait ! Je ne monterai pas ! Non, non et non !

IMGP0167

Ils finissent par abandonner, pour essayer un peu plus tard. Peine perdue. Ma décision est prise…
Nous faisons demi-tour et trouvons un coin ombragé pour nous remettre de ces émotions et laisser passer les grosses chaleurs.
Nous longeons le fleuve du même côté et passons la nuit non loin d’un champ de luzerne où nous pouvons paître un moment avant de nous faire attacher dans un champ de blé fraîchement moissonné, rempli de paille.